![]() (Dans : OVER-NITE SENSATION Trad.-adaptation : Woll)
Gui, mi-ldiou, orties loventDans mes parterres de fleurs Ils ont tout envahi Gui, mi-ldiou, orties loventDans toutes mes plantations Se lovent ces saloperies
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Frank
Zappa binait il plus souvent son potager, ses parterres de fleurs, le caniche
de la voisine ou la fille du facteur ? Je vous laisse deviner. Quant à
moi, j’ai beau chanter, crier, hurler « Donne moi, ton amour sale
», « crade », « moche », « dégeu
» ou tout ce que vous voudrez, même en crachant des flammes
sur le ton du pire dragon de vos rêves, rien à faire, cette
française mayonnaise de mots ne prend pas. D’où cette version
potagère où l’essentiel du cri primal autour duquel s’articule
la chanson originale est préservé (mille excuses au mildiou
d’avoir dû, pour ce faire, le tronçonner).
Peut-être
cependant me faut-il préciser aux plus ignares d’entre vous que
le gui sous lequel il fait parfois si bon s’embrasser au nouvel an, l’air
de rien ça vous suce goulûment la moelle des arbres et vous
les expédie ad patres au paradis des tronçonneuses. Quant
au mildiou c’est un redoutable petit champignon microscopique qui s’attaque
sournoisement aux patates et à la vigne. Passe encore pour la patate,
mais la vigne ! celle dont on fait le bon vin… ! Voilà qui pourrait
excuser le détournement du sens de cette chanson, originalement
consacrée à l’amour (sale, mais l’amour propre de toute façon
ne le reste jamais très longtemps), afin de dénoncer ce fléau
et ses indésirables acolytes, gui et orties, qui s’invitent sans
complexe à venir se lover dans nos jardins.
(L’ortie, vedette de cette chanson, je suppose que vous connaissez, même vous, oh citadins !). |